Histoire du personnage
Qu’y a t-il à dire ? Pas grand chose. Certains s’emportent et me soutiennent que mon histoire devrait être écrite. Mais quelle subtilité et intérêt cela pourrait-il avoir ? Si mon histoire devait être écrite sa majeur partie n’aurait aucun intérêt pour un lecteur. Un quelconque roman héroïque d’une fille du peuple s’élevant à force de sueur et de sang. Alors à quoi bon ? Je suis le Minotaure de Lagash, l’histoire de celle que j’ai été, ou que je serais après ça, n’a que peu d’intérêt aux yeux du monde.
Je suis une bâtarde, simplement. Une jeune fille issue d’une famille aisée tombée dans la ruine, vendue pour rembourser une dette creusée par la bouteille et le chagrin d’un mariage malheureux. Une personne que l’on destinait à la cuisine et au service de maison mais qui n’a jamais eu d’intérêt que pour les fracas des lames et les affrontements dans le sable et le sang. Qui n’a jamais été considérée par son propriétaire, pendant bien des années, la laissant aller et venir sans surveillance dans des tâches inutiles et bien vides. La première fois qu’elle prit une épée en bois dans la salle d’entrainement, elle reçu tant de coups que pendant des jours elle n’eut pas la force de se lever.
Les coups sont une chose que l’on apprend à recevoir quand on se destine à ce genre de vie. Et les coups n’ont jamais été une chose pouvant m’arrêter. A l’époque, moins encore que maintenant. Une fille défaite de toute éducation, incapable de lire, de parler, de compter, lâchée dans un monde sans mercie et sans cadeau. Incapable de verbaliser ses pensées, ses émotions. A cette fille là, il ne reste que le choc du bois et de l’acier pour parler, et pour crier sa douleur et sa détermination. Cette fille là n’a pas besoin qu’on la soutienne pour se diriger et faire sa propre route.
Et ce fût sa première défaite. Lâchée dans une arène sordide après l’avoir demandée. Fracassée, écrasée sur le sable brûlant et son propre sang. Laissée là dans l’espoir que le choc et sa mâchoire en miette soit le point final de ses ambitions et de sa hargne, de son incorrigible colère et désobéissance. Le goût de la défaite est différent pour tous. Pour certains il s’agit d’un simple goût de contrariété, ou de déception. Pour cette fille là, la défaite avait un goût de désespoir et d’échec définitif. Un goût duquel on ne se contente pas, qui n’enseigne aucune leçon si ce n’est qu’il faut faire plus, et mieux.
Elle s’est relevée, évidemment. Elle s’est battue, évidemment. Un jour on l’a achetée et libérée. Par un homme qui ne payait pas de mine mais qui l’avait prise en pitié. Pas fortuné, et pas cultivé pour un sous. Incapable d’aligner plus d’une dizaine de mots sans s’arrêter. Un marginal, un laissé pour compte, qui comprenait la violence de ceux qui n’ont pas les mots pour parler, pas la chance de s’être vu enseigner les rudiments de l’existence. Mais cet homme de peu de richesse était un homme hargneux et déterminé lui aussi. Si cette fille là souhaitait s’entrainer et devenir une guerrière, si elle voulait hurler sa colère et son existence au monde entier, cet homme l’y aiderait.
Je ne compte même plus le nombre de jours et d’années passées à répéter les mêmes gestes, les mêmes habitudes, l’ennui profond d’une vie sans fioritures et sans plaisirs. Le levée, l’entrainement, le déjeuner, l’entrainement, le repos, le repos, le diner, l’entrainement. Des jours si lourds que les bras n’étaient plus que sueur et chair tétanisée. Mais à cette époque, quel plaisir cette fille aurait-elle pu imaginer ? Que connaissait-elle des plaisirs, des bons moments et des belles histoires ? Rien.
Le chapitre suivant s’ouvrirait sous le coups, les coups de poing écrasant les os, les mâchoires, le bruit des lames tombant au sol et des ennemis agonisant entre les mains serrées d’une femme qui n’a plus rien d’une fille. Retournée dans l’arène pour une revanche méritée. Une silhouette ne payant pas de mine, pas bien grande mais d’une puissance remarquable. Prête à égorger n’importe quel ennemi même dans un combat amical. Une bête, une brute, guère plus qu’un animal formé et dressé à pister, à s’acharner, à tuer et à dévorer. Une femme à peine humaine, laissant toute forme et toute raison à sa bestialité et à sa violence, et toujours incapable d’aligner plus de deux mots.
Un chapitre qui n’aurait aucun intérêt à être raconté, aucun intérêt à être indiqué. Qui répéterait inlassablement les mêmes choses. Un chapitre où le monde se contente d’observer et d’applaudir une ôde à la violence et à la bêtise d’un être perdu dans des envies de violence et d’anéantissement, d’une colère inouïe envers un monde qu’elle ne comprend pas, qui ne la comprend pas, et avec lequel elle ne sait pas interagir différemment. Un chapitre qui prend fin lorsque les Arènes lui sont ouvertes.
Voyez-vous, les Arènes ne sont pas que de simples arènes de combat, c’est une institution de la Cité Libre de Lagash. Une forme d’organisation appartenant proprement à la Cité, visant à trouver parmi sa population les personnalités les plus aptes à prendre un rôle au combat important de Minotaure. Un rôle de défenseur, un rôle de conseiller, un rôle de combattant mais aussi un rôle de philosophe et de penseur. Le Minotaure n’est pas qu’une vague légende d’un animal bestial capable de détruire toute vie, il est aussi le maître d’un labyrinthe, de la pensée complexe. Un esprit affûté cherchant le moyen, le dédale, où perdre son interlocuteur, où l’emprisonner pour s’en faire une proie… ou lui enseigner quelque chose.
Mais on ne devient pas le Minotaure de Lagash en étant simplement une bête sauvage, avide de sang et de violence. Il n’était pas pensable d’y faire entrer une telle chose, à peine acceptable à la vue de ses dignes représentants… impensable même de les forcer à voir la misère des rues qu’ils ne cotoieront jamais bien, bien éloignée de leur tour au sein de la Cité. Alors cette fille là fût arrachée à son hargneux ami, on lui enseigna le monde et on lui apprit à articuler, à parler, à lire, à compter. On lui enseigna que le monde existait bien au delà de la simple violence, de la simple peur. Que tous les rapports de force n’étaient pas réglés dans une arène entre deux combattants sanguinaires.
En somme, à ce moment là, cette femme-là, qui n’avait plus rien d’une fille, avait obtenu le droit d’exister dans un monde différent. De s’exprimer dans un monde où la langue et le verbe sont un plafond de verre pour la majorité des individus. Mais son éducation alla bien au delà du verbe. Il fallut lui enseigner à penser, à réfléchir, à décider… à considérer les choix moraux, les concepts de son environnement. Et cette femme-là devint un peu plus humaine, un peu plus civilisée. Un peu plus comme ce que les dirigeants craignent… sauf s’ils peuvent le contrôler. Et alors, peut-être, aurait-elle pu devenir le Minotaure de Lagash. Suffisamment forte pour écraser les attaques brutes et directes, suffisamment maline pour déjouer les attaques sournoises et les magouilles. Un chef de guerre capable de voir et comprendre les manoeuvres politiciennes, et d’en protéger un nouveau propriétaire.
Pourquoi a t-elle accepté de devenir ce système, les lecteurs se demanderont-ils ? Est-ce là la glorieuse Sayyida, esclave d’un système qui lui a finalement profité par chance ? La réponse est tristement simple. L’équilibre entre l’ordre et le chaos est difficile à jauger sans avoir l’exacte vision de toutes les forces en jeu. Je suis devenue le Minotaure de Lagash… le temps pour moi de devenir Lagash. La force de la politique, des alliances, et de jeux, permettent de rétablir un semblant d’ordre quand le système se corrompt et dysfonctionne. Nos anciens ont tristement péri, politiquement comme physiquement, remplacés par des institutions plus justes, plus ouvertes. Les arènes, ne sont plus que des monuments portant une histoire ancienne et trop souvent redites. Et moi, je ne suis que Sayyida Mayken, cette fille-là. Il est venu l’heure pour moi de quitter la Cité et de retourner dans mon labyrinthe, de m’enfermer là où personne n’osera venir me chercher, derrière un défilé de questionnements, de chemins et de leurres… de paradoxes moraux.
La Cité Libre de Lagash a toujours considéré qu’une figure quasi-divine la dirigeait. Après la chute des anciens et des institutions, beaucoup ont chuchoté et espéré voir en le Minotaure une représentation immortelle pouvant les diriger et les protéger. J’ai moi-même parfois cédé à l’idée que, peut-être, j’incarnais une force et une volonté supérieure… Désormais il est venu le temps de chercher cette part de moi, et de savoir si ma vie n’a été que le fruit du hasard, de ma détermination sans faille, ou d’une volonté plus profonde et plus lointaine… plus ombrageuse, que beaucoup craindraient de découvrir ou de vivre. Il est venu l’heure de m’élever et de trouver les outils qui me permettront de rester celle que je suis malgré l’âge et le temps passant. Des pouvoirs et des connaissances qui me permettront de construire de nouveaux dédales, plus sophistiqués, plus étranges, et plus sûrs.
Présentation du joueur
§g§s[center]Sayyida[/center]§r§r
Sayyida est une femme qui approche doucement de la quarantaine d’année. La peau noire, les yeux bleu, le nez fin encadré de grands yeux perçants. Son visage est plutôt dur et anguleux, assez éloigné des standards de beauté que l’on connaît. Ses cheveux noirs sont parfois tressés, parfois laissés lisses, difficile à dompter et avec une tendance à l’épaisseur et à l’hirsutisme. Son corps est le reflet d’une vie entière de combat et de batailles, sculpté par l’effort jusqu’au point d’équilibre entre force et agilité, elle profite de l’élégance que certains apprécient chez les vétérans et les combattants d’une vie. Sa peau, loin d’être parfaite, laisse apparaître nombre de blessures cicatrisées, de marques de coups, de chaire neuve successive à de vives brûlures. Elle semble, par certains aspects, tout droit sortie d’une arène de combat. Au contraire de son aspect trés guerrier, ses choix vestimentaire sont souvent trés proche des standards de mode de son pays : des tissues soyeux de couleur claire et de tons pastels qui ne cessent d’être remarquables, des maquillages complexes et travaillés, des bijoux brillants et mis en évidence, et une mise en valeur du corps, non comme objet de désir, mais comme outil d’efficacité et de complexité. Il respire de la gestuelle et du choix vestimentaire de Sayyida une réelle fierté pour chacune de ses blessures, de ses cicatrices, et de ses pertes comme une part propre de son identité et de sa valeur comme individue.
§g§s[center]Dessins & Représentations[/center]§r§r
Sayyida - Minotaure de Lagash - Par kink_Gloss(https://vgen.co/kink_Gloss) : https://ibb.co/21rqt1wz
! Light NSFW !
§g§s[center]Joueur[/center]§r§r
Beaucoup me connaissent plutôt sous le pseudo "Régence", puisque c'est mon précédent personnage. Ayant abandonné Régence, me voilà avec Sayyida qui devient donc mon personnage principal sur HB.fr. N'hésitez pas à passer sur Discord si vous voulez papoter.
§g§s[center]Mort def ?[/center]§r§r
Open. Je suis là pour raconter une histoire. Une histoire a un début, et une fin. La fin peut être prévue ou imprévue, la quête du personnage une réussite ou un échec. Quoi qu'il arrive je trouve ça intéressant. Ma seule demande quand le personnage meurt définitivement c'est que la mort raconte une histoire et ai un intérêt narratif et poétique.